Skip to main content

Le conflit ukrainien accroît la volatilité des Bourses et rebat les cartes entre les titres, secteurs d’activité et zones géographiques. Si identifier les gagnants (valeurs de défense et armements) et les perdants (banques, tourisme, aéronautique) est assez simple, savoir quelle stratégie adopter en cette période de fortes incertitudes est une autre affaire. En décembre 2021, l’Autorité des marchés financiers a publié une étude qualitative intitulée «Stimuler la diversification de l’épargne de long terme en actions». Nous en avons tiré quatre conseils pratiques qui ont fait leurs preuves lors des crises précédentes : subprimes 2007-2008, dette grecque 2010 – 2011 et Covid 2020.

Dans cet article vous trouverez quatre conseils praticopratiques pour traverser la crise ukrainienne : conservez vos positions en diversifiant davantage, poursuivez vos achats de titres au même rythme qu’avant la crise, rééquilibrez vos avoirs en fin d’année.

 Des conseils pour traverser la crise ukrainienne sans trop de dommages.

1. Conservez vos positions

L’investisseur débutant en Bourse a tendance à vendre ses titres au moindre coup de grisous. Un comportement compréhensible mais coûteux en termes de performance. Car la Bourse si elle évolue en yo-yo se caractérise aussi par courtes périodes de fortes hausses. Si vous sortez et rentrez sans cesse du marché, vous avez de grande chance de ne pas être investi les journées d’envolée des cours qui font l’essentiel du rendement annuel. «Personne ne pouvant savoir quand les bonnes séances auront lieu, la seule manière de ne pas les rater est de rester investi», écrit l’AMF en décembre 2021. Le Revenu partage cette analyse. L’investisseur particulier averti peut multiplier les allers retours sur une petite part de son épargne pour essayer de battre le marché. Mais l’essentiel de ses capitaux doit demeurer investi en permanence.

2. Poursuivez vos achats de titres au même rythme qu’avant la crise

Investir un petit montant chaque mois quelle que soit la tendance boursière est une règle d’or. Quand les marchés sont chers, vous achetez peu de valeurs ; quand ils sont bon marché, vous en achetez davantage. Ce mode opératoire optimise vos prix de revient et permet une rentabilité, dans la durée, proche de la moyenne du marché, soit 7 à 8% par an. L’investissement régulier présente aussi l’avantage de l’automaticité. En période de turbulences comme aujourd’hui, c’est très précieux. Vous n’avez pas à réfléchir au bon moment pour investir. Vous vous en tenez à ce que vous avez décidé une bonne fois pour toutes, soit investir telle somme tel jour du mois.

3. Diversifiez davantage

Tous les marchés et tous les compartiments de la cote n’évoluent pas de concert. C’est pourquoi la diversification réduit les fluctuations d’un portefeuille boursier. Attention toutefois à la «diversification naïve», enseigne la finance comportementale. Investir son épargne dans deux fonds en actions de banques différentes est loin d’être suffisant. Car ces deux fonds investissent peut-être dans les mêmes actions. Il faut aller plus loin et analyser la composition des fonds afin de s’assurer qu’ils ne réalisent pas leurs bonnes ou mauvaises performantes dans les mêmes périodes. 

Ses précautions prises, l’AMF parle de «quasi-absence de risque lorsque les placements en actions sont diversifiés et conservés sur au moins quinze ans». Un constat qui devrait faire partie de l’éducation financière de base de tous les épargnants.

4. Rééquilibrez vos avoirs en fin d’année

Une bonne diversification n’est pas suffisante dans des marchés ébranlés par une crise majeure comme l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Au fil du temps, la répartition initiale de votre épargne boursière (entre secteurs d’activité, tailles d’entreprise, zones géographiques …) se déforme parce que certaines actions progressent plus que d’autres. La théorie financière nous apprend qu’il est préférable de ne pas la laisser diverger de façon trop importante. En pratique, un rééquilibrage une fois par an semble idéal selon différentes simulations (lire «La performance comparée des différentes stratégies d’épargne», Pierre-Emmanuel Darpeix et Natacha Mosson, 2018). Le rééquilibrage automatique en fin d’année présente l’avantage de ne pas vous laisser seul face à vos doutes et vos craintes sur la marche à suivre.

Conservez vos positions en diversifiant davantage, poursuivez vos achats de titres au même rythme qu’avant la crise, rééquilibrez vos avoirs en fin d’année : tels sont les conseils pratico-pratiques du Revenu pour traverser la crise ukrainienne sans trop de dommages.

fr_FRFrançais